LE DISPOSITIF
Les étapes de la séance sont données avec le temps indicatif.
Pour bien gérer le temps, le dispositif gère également le décompte de l’étape et de la séance au global. C’est donc un souci d’efficacité mais cela gêne en créant une pression du temps.
La plateforme permet un compte rendu des notes écrites. Pour une réunion c’est bien
Mais, en Codéveloppement c’est gênant : le CECODEV demande toujours qu’aucun fichier ne soit créé, pour renforcer la confidentialité indispensable. Dans le même esprit, nous refusons les ordinateurs portables et autres enregistreurs.
Au départ, V. est une plateforme de conduite de réunion qui contient encore :
– sablier temps total et temps d’étape
– choix des sujets en termes d’urgent / important
– compte rendu de réunion (fichier word)
Ce qui ne correspond pas au Codéveloppement.
Inconvénients de la plateforme :
– elle prive les participants de la video/visio, élément majeur dans les interactions humaines : on ne se voit pas.
– elle oblige à des manipulations d’écrans (on clique souvent) qui ralentissent ou formatent. L’outil est omniprésent et donc pesant.
– il faut rédiger par écrit à certaines étapes : l’outil enlève la fluidité dans les échanges
– un rapport écrit dans un fichier word n’est pas un avantage quant à la confidentialité
– on ne sait pas si les participants sont bien “présents”, actifs, concentrés, car on ne les voit pas (ils peuvent faire autre chose)
DÉROULEMENT D'UNE SÉANCE AVEC LE DISPOSITIF
Mode d'animation avec le dispositif (PV)
PV : Etape 1
On écrit les sujets et le choix se fait par un vote
Notre pratique Cecodev (CE)
CE : On ne vote surtout pas. On réfléchit ensemble en termes de potentiel d’apprentissage d’une situation, de signaux forts ou faibles. On est progressif, attentif.
PV : Etape 2
L’animateur n’intervient presque pas
CE : L’animateur intervient assez souvent pour pointer une question obscure, pour faire expliciter les implicites, pour limiter les jargons, pour orienter le questionnement, etc.
PV : Durée 15 mn
CE : C’est bien trop court pour clarifier.
PV : Etape 3
Pratique de la demande inversée.
CE : Surtout pas de demande inversée (voir plus bas)
L’animateur invite plutôt chacun à vérifier que la demande ne nous enferme pas dans la vision du client ou dans les objectifs ou solutions du client.
PV : Enfin la plateforme invite le client à formuler sa demander en terme de “Comment faire pour..” ce qui amène le plus souvent à faire formuler un objectif.
CE : Or souvent, l’objectif lui-même est au cœur du problème et alimente la difficulté.
PV : Etape 4
L’animateur n’intervient presque pas.
CE : L’animateur intervient assez souvent pour orienter, stimuler, inviter à la divergence, voir si le client trouve des éléments, etc.
PV : Etape 6
Partage du vécu et des apprentissages.
CE : Nous demandons en plus les perceptions sur l’efficacité de notre travail commun Nous soutenons, relançons la réflexion sur ce qui est dit, partagé.
Note sur la demande inversée
C’est préoccupant de pratiquer “la demande inversée”
Reformuler est une chose : juste s’assurer qu’on se comprend.
En revanche, le fait de dire “Ce que je comprends de ton besoin, c’est …” emmène le participant
directement dans l’étape 4.
On fournit donc alors au client, sans préparation et d’emblée, des interprétations, des hypothèses, des recadrages, qui ne sont pas des “besoins” mais une autre vision de la problématique.
Et si le client choisit comme demande l’un de ces axes, alors il élimine les autres : adieu les divergences.
Et si ce qu’il choisit est inapproprié, risque important car il a le dernier mot.
Cette pratique n’appartient pas du tout au Codéveloppement tel que conçu par A. Payette.
Elle vient en fait de l’Analyse de pratique.
L’expérience du CECODEV témoigne qu’un bon système vidéo à distance permet de faire d’excellentes séances de Codéveloppement, avec quasiment le même fonctionnement qu’en présentiel (sans le plaisir de la rencontre bien sûr).